S’aimer soi ? Aimer les autres ?
Vous n’êtes pas toujours satisfaite de votre reflet dans le miroir ? Votre silhouette ne vous plaît pas ? Vous trouvez que vous n’êtes pas aussi talentueuse que votre voisine ? Serait-ce le signe que vous ne vous aimez pas ?
On se dit que si on avait le corps de telle personne ça irait mieux, la carrure ou le talent de telle autre personne, tout serait plus facile. La vie serait différente si on était comme cette autre femme qui rayonne alors que nous, nous sommes quelconques. La majorité des gens n’aiment peut être pas la vie qu’ils mènent, les kilos qu’ils ont en trop, leur nez ou la longueur de leur coup. Moi je trouve mes pieds trop grands depuis que je suis ado mais bon je suis bien obligée de faire avec 😃 Alors est-ce parce que nous ne nous aimons pas nous mêmes ?
Qu’est-ce que vous vous souhaitez ?
En règle générale, nous nous souhaitons le meilleur pas le pire : d’avoir un bon mari, des enfants en bonne santé, de faire les études que nous voulons, d’obtenir ce qui nous fait rêver, de partir en vacances où nous voulons, de manger de bonnes choses, d’avoir des amis fidèles, d’être payer correctement par notre employeur. Nous voulons de bonnes choses pour nous car nous avons au moins un minimum d’amour pour nous même.
On aime se sentir unique et pas comme le commun des mortels, au moins unique pour les gens qui nous aiment comme notre mari, nos amis, nos enfants. Je me sens honorée et tellement importante quand mon fils me regarde comme si j’étais la personne la plus extraordinaire et j’aime savoir que je suis unique dans les yeux de mon mari. Naturellement on pense d’abord à soi, sa famille, son mari ses enfants, son quartier, son pays…
De deux endroits, nous choisirons le plus confortable, nous allons éviter au maximum de nous placer dans une situation ridicule. Nous n’achèterons pas consciemment un vêtement tout en sachant que ça ne nous va vraiment pas. Naturellement on aime être honoré, reconnu pour ce que l’on fait, être apprécié et même pour les plus « humbles » d’entre nous, nous apprécions d’être loués pour notre humilité… Ce que nous nous souhaitons prouve que nous nous aimons, quand bien même nous n’apprécions pas certaines choses chez nous.
L’homme est naturellement tourné vers lui même, ses besoins, son bien-être, ses rêves. Et parfois en aidant les autres il y a ce désir d’être admiré, d’être aimé, de se sentir utile, apprécié : « C’est une femme tellement serviable » « C’est une femme tellement humble ».
Notre regard sur nous-même
La société a fait correspondre le fait de s’aimer soi-même à aimer l’image que nous avons de nous : « si vous n’aimez pas votre silhouette, la forme de votre nez, si vous vous trouvez trop timide, vous trouvez que vous n’avez pas assez d’assurance comme votre voisine à qui semble tout réussir alors c’est que vous vous ne vous aimez pas. » Peut-être que vous n’aimez pas l’image que vous avez de vous même, ni l’image que les autres pourraient avoir de vous mais au fond vous vous aimez.
D’ailleurs nous nous aimons assez justement pour trouver qu’avec quelques kilos en moins cette robe nous irait mieux ! Parce qu’on s’aime assez pour vouloir être bien dans sa peau, heureuse et épanouie.
La société nous dit que nous devrions plus nous aimer, être centrées plus sur nous. Mais ce n’est pas la solution. Bien sûr que si vous passez tout votre temps à vous occuper des autres, de votre famille sans jamais avoir le temps de souffler, il faut que vous preniez du temps pour vous reposer, prendre soin de vous. C’est mieux pour tout le monde d’ailleurs. Mais jamais la Bible nous demande d’être centrée sur nous, au contraire elle nous demande de nous tourner vers les autres, d’aimer les autres (Mathieu 19.19), d’aides les autres, de porter les fardeaux des autres (Galates 6.2), de faire aux autres ce qu’on aimerait qu’on nous fassent. ( Mathieu 7.12)
On a du mal à se préoccuper des autres parce qu’on est déjà bien préoccupé par soi. Que ce soit par nos défauts comme nos qualités d’ailleurs, nos manquements ou nos exploits ! Ce verset par exemple est continuellement un défi pour moi : « Que chacun de vous, au lieu de considérer ses propres intérêts, considère aussi ceux des autres. » Philipiens 2.4
On n’a pas besoin de s’aimer soi même, c’est naturel chez l’homme, mais on a besoin peut être d’accepter ce que nous sommes, d’aimer notre image, notre physique, de réaliser les dons que Dieu nous a donnés. Si ce que nous sommes ne nous plaît pas c’est parce que nous cherchons notre identité et notre valeur dans ce qui ne satisfera jamais notre coeur. Changer d’apparence fait qu’on se sent plus en confiance mais cette confiance s’appuie justement sur les apparences, l’image, l’éphémère.
Ce que les gens pensent de nous a tellement d’influence sur nos vies, même trop d’influence. Les codes actuels de la société, la peur d’être marginalisé, la perfection des personnes qui se mettent en scène sur les réseaux sociaux nous renvoient à nos insécurités… (avant c’était les magazines de modes !)
Mais j’aime l’Evangile, car il nous pousse ailleurs que de nous aimer encore plus, il nous pousse vers celui qui nous a aimé le premier, qui est parfaitement amour et qui mérite toute notre attention, toute notre adoration et toute la gloire : Aime Dieu de tout ton coeur, de toute ton âme, de toute ta force, et de toute ta pensée (Luc 10.27). Puis l’évangile nous pousse vers les autres « aime ton prochain comme toi même » c’est à dire que puisque tu t’aimes assez pour ne pas vouloir être humilié, n’humilie pas ton prochain. Puisque tu t’aimes assez pour te souhaiter de réussir, réjouis toi de la réussite des autres. Puisque tu t’aimes assez pour te nourrir à ta faim, aide ceux qui ne peuvent donner correctement à manger à leur famille faute de moyens.
Nous nous aimons assez pour ne pas vouloir être rejetées parce que différentes. Acceptons ceux qui sont différents dans la société. Nous nous aimons assez pour souhaiter avoir de bons amis qui sont là pour nous et qui ne nous plantent pas un couteau dans le dos, alors nous devrions être ces amis fidèles pour les autres. Je crois que l’Evangile nous demande d’aimer les autres comme nous mêmes car au fond peu de gens se haïssent dans le vrai sens du terme. On ne se souhaite pas souffrir, de perdre ceux qu’on s’aime, on ne souhaite pas du mal.
Ce qui doit nous satisfaire et nous rendre reconnaissantes c’est notre identité et notre valeur en Christ, voilà ce qui est important : nous sommes aimées, choisies, appelées, justifiées, adoptées, (Rom 8.30) et ça pourrait faire l’objet de nombreux articles tant il y a dire !
Parce que Dieu nous a aimé le premier et a déversé son amour en nous, alors nous devons et pouvons aimer notre prochain et cela même si nous n’avons pas confiance en nous ou que nous n’aimons pas notre silhouette.
L’espérance ne trompe point, parce que l’amour de Dieu est répandu dans nos cœurs par le Saint-Esprit qui nous a été donné. Romains 5.5
L’amour de Dieu a été manifesté envers nous en ce que Dieu a envoyé son Fils unique dans le monde, afin que nous vivions par lui. Et cet amour consiste, non point en ce que nous avons aimé Dieu, mais en ce qu’il nous a aimés et a envoyé son Fils comme victime expiatoire pour nos péchés. Bien-aimés, si Dieu nous a ainsi aimés, nous devons aussi nous aimer les uns les autres. Personne n’a jamais vu Dieu; si nous nous aimons les uns les autres, Dieu demeure en nous, et son amour est parfait en nous. 1 Jean 4.9-12
Et vous ? Consciente que Dieu vous a donné tout ce qui est nécessaire pour aimer les autres ?
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