Sandra Kouame du groupe Impact

sandra kouame impact ellecroit.comRencontre avec Sandra Kouame du groupe de musique Impact. Profitant de son passage en France, j’ai pu lui poser quelques questions sur son cheminement, comment Dieu l’a conduite au Québec et son appel pour le ministère de la louange.

Peux tu te présenter en quelques mots ?

Je m’appelle Sandra Kouame , j’ai 26 ans, je suis née à Lyon en France, j’ai quitté Lyon pour le Québec le 25 aout 2011. Je travaillais en tant qu’infirmière en chirurgie jusqu’à ce que je m’en aille au Québec. Maintenant je travaille pour la santé toujours à temps plein dans un programme de santé, en même temps j’ai une journée employée à l’église.

Comment tu as rencontré Jésus ? Quelle est ton histoire avec le Dieu de l’univers ?

J’ai grandi dans une famille chrétienne, mes parents ont toujours été très impliqués à l’église, mon père était dans l’équipe pastorale puis a dirigé la louange également. Ensuite on a changé d’église en 2000, mon père est devenu l’un des pasteurs adjoint dans cette nouvelle église et ma mère dirigeait la louange également. On a fait beaucoup de rassemblements chrétiens comme les Cijem, Paje, et autres. Mes parents nous ont toujours emmenés dans ces rassemblements de la jeunesse. Et c’est en 2003 lors d’un Cijem à Pau, que j’ai donné ma vie au Seigneur.

Alors tu es française donc, comment t’es tu retrouvée au Québec ?

Nos parents nous ont toujours dit qu’après nos études on avait le droit de pouvoir partir une année faire une école biblique, l’école de notre choix dans le pays de notre choix. Moi depuis très jeune j’ai toujours rêvé du Canada. J’avais à peine 13 ans que je disais que je rêvais d’être infirmière au Canada. J’ai fait mes études d’infirmière et quand j’ai fini, je me suis dit « on va chercher quelque chose au Québec ».

J’étais à l’époque amie avec Ben Luiten, je l’ai croisé un été à un mariage de nos amis et il m’a dit qu’à la rentrée 2011 il y allait avoir la version n°2 du certificat en louange à l’institut de théologie pour la francophonie. Moi j’étais en train de finir mes études, on était l’été 2010 donc pour moi c’était parfait. Je finissais mes études en novembre 2010, cela me laissait le temps de pouvoir faire mon année de travail pour pouvoir mettre de l’argent de côté. Ensuite j’ai fait toutes les démarches pour pouvoir partir et je me suis retrouvée à l’ITF au certificat de louange pour pouvoir faire mon école biblique, ma supposée année sabbatique !

Mais finalement le programme m’a beaucoup intéressé, j’ai décidé de finir le cursus en 3 ans. Donc c’était des études en théologie pratique avec une mineure en louange et musique contemporaine. Et c’est ça finalement qui a fait que je suis restée au Québec et au fur et à mesure Dieu a pu ouvrir les portes et j’ai pu plus m’impliquer à l’église.

interview sandra kouame 3 impact ellecroit.com

Comment est venu l’appel pour ce ministère dans la louange ?

Je fais de la musique depuis que j’ai 7 ans et mes parents nous avaient inscrits mon frère, ma soeur et moi dans des écoles de musique. Donc très jeune j’avais des classes musicales à horaires aménagés. J’étais inscrite à la maîtrise de l’opéra de Lyon et très jeune j’ai appris à baigner dans la musique. Si on m’enlevait la musique c’est comme si on m’arrachait un bras.

Puis quand je me suis faite baptisée on m’a dit qu’il fallait que je m’implique maintenant dans notre église  et au départ je ne voulais pas être dans la musique juste parce que c’est ce que je savais faire. J’ai essayé différents ministères, j’ai essayé la pouponnerie, j’ai essayé la garderie, l’école du dimanche et tout ce genre de choses. Puis finalement, en fait ce qui a vraiment brûlé sur mon coeur, c’était vraiment la louange. J’ai commencé à m’impliquer à la louange et je suis devenue responsable de mon groupe de louange et j’ai commencé à être passionnée par ça, à vouloir aller toujours plus loin dans la louange.

Et étant donné que la formation au Québec était une formation sur le certificat en louange, je m’étais dit que c’était parfait pour pouvoir apprendre encore plus pour pouvoir être meilleure responsable à mon église. Finalement les portes se sont ouvertes sur place et j’ai eu l’occasion de faire la louange dans l’église au Québec. Avant de décider de rester au Québec pour faire les 3 ans, j’ai vraiment pris un temps de jeûne et prière, et j’avais vraiment demandé à Dieu de me montrer clairement si c’était ma place ou pas, si c’était mon ministère ou pas et Il a su y répondre assez précisément en me disant que j’étais à la bonne place, qu’il allait me diriger dans tout ce qui était louange et compagnie.

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Comment as tu rejoint le groupe Impact ?

Dans le cadre de notre certificat on devait faire la louange à différentes places et une fois par mois, il y avait des rencontres avec les pasteurs de l’église, les professeurs de l’ITF, le personnel et les étudiants. Il y avait un moment de prédication et un moment de louange. Un jour c’était moi qui faisais le moment de louange avec 2 de mes camarades et il y avait David Pothier et Sébastien Corn qui faisaient encore partie de l’église NV et suite à cette matinée là, j’ai été reçue par David Pothier et Sébastien Corn qui m’ont dit qu’ils avaient ressenti qu’il y avait un appel spécial sur ma vie et qu’ils voulaient investir en moi. C’est grâce à eux deux que j’ai commencé à m’investir rapidement dans la louange, dans le groupe de jeunesse, même si j’ai fait toutes les auditions comme tout le monde. Mais ils avaient décidé de prendre particulièrement du temps avec moi. Donc je faisais partie du département de la musique de la jeunesse.

Un jour, on était avec tous les musiciens de l’équipe et Sébastien Corn a partagé le projet de faire un live pour le CD Sola gracia.  Le 1er album d’impact c’était un collectif de musiciens, donc plusieurs guitaristes, plusieurs chanteurs, c’était un peu tout le monde qui participait mais pour Sola Gratia, étant donné que c’était un live il fallait déterminer un groupe spécifique. Comme j’étais l’une des nouvelles et qu’il y avait beaucoup plus de filles avant moi, je ne m’attendais même à pouvoir participer à l’album. Puis l’été j’étais rentrée en France et Sébastien Corn m’a appelée pour me proposer de faire partie du projet en étant co-leader.

Groupe impact sandra sébastien Ben ellecroit.com

Comment Dieu t’a transformée depuis que tu t’es lancé dans cette « aventure » au Québec ?

Ce que je dis souvent aux nouveaux étudiants, c’est que l’ITF oui on en apprend beaucoup sur la théologie, sur la vie spirituelle, mais je trouve que c’est des années où Dieu vient vraiment briser tous nos standards, toutes les connaissances qu’on pense avoir acquises, notre personnalité, notre caractère. Dieu vient faire sortir des choses, Dieu vient transformer des choses. La première année on arrive et on croit qu’on sait tout sur la Bible puis finalement on se rend compte qu’on ne sait rien et puis la dernière année on se rend compte qu’il reste beaucoup à apprendre.

Dieu m’a énormément changée pendant les années ITF, il est venu mettre à la surface des choses en moi, de mon caractère qu’il fallait que je change, il est venu remonter à la surface des choses que j’avais vécues qui font qu’aujourd’hui je vais être plus vulnérable là-dessus , plus sensible. Il a permis que je puisse mieux me construire en tant que leader au niveau de mon caractère, de ma patience, de ma sensibilité et du coup au niveau de ma sensibilité dans la louange. Par exemple ça permet de discerner en soi quels sont les points faibles, quelles étaient les choses qui me touchaient directement et quelles sont les armes que l’ennemi pourrait utiliser contre moi, quelles zones dans ma vie où je serais plus sensible et l’ennemi se ferait un malin plaisir à titiller là dedans pour pouvoir me rabaisser, me faire perdre toute confiance. L’ITF m’a construite là dedans et m’a permis d’être plus prête, plus forte, plus sensible envers les gens, envers ce que Dieu veut me communiquer.

Le groupe Impact m’a juste permis de mettre tout ça en pratique, le fait de pouvoir apporter ce qu’on a reçu, de notre relation avec Dieu et pouvoir influencer les gens, les encourager, prier pour eux. Cela m’a donné plus de foi, plus d’autorité, pas dans le sens autorité sur les gens mais vient avec le rôle qu’on te donne, les grandes responsabilités. Donc parce que Dieu nous place dans un groupe qui a le privilège de pouvoir tourner en francophonie, de saisir cette autorité là pour amener, remporter des victoires dans la vie des gens. On n’est pas juste un groupe de musique, juste des chanteurs de louanges mais on est vraiment en mission quand on vient avec Impact. C’est le nouveau côté que j’ai appris avec Impact, c’est d’être en mission tout le temps, d’être encore vraiment plus proche de Lui, plus proche de Son coeur pour pouvoir être capable de faire sa volonté dans la vie des gens.

Concert groupe impact ellecroit.com

Qu’est ce que tu aimes le plus dans ce que tu fais ?

Avoir la chance de voyager ça c’est énorme, mais c’est surtout être en contact avec les gens. Moi la partie que je préfère le plus dans une journée type de tournée, c’est le moment après le concert où on vient discuter avec les gens. Oui j’aime la musique, j’aime la louange mais j’aime pouvoir entendre l’histoire des personnes qui viennent nous partager ce qu’elles vivent, font dans leur église, leurs rêves, leurs projets. Parce que je me vois exactement dans les mêmes situations quand j’étais dans mon église, que j’avais les mêmes situations, les mêmes défis, que je rêvais de pouvoir vivre des trucs comme ça. Je trippais sur Luc Dumont, Tabitha, je me disais que j’aimerais apprendre de ces personnes là, autant maintenant les gens font la même chose avec nous. Et autant Luc Dumont Tabitha ou d’autres ont pu investir  en moi, Sébastien Corn, David Pothier aussi, je veux faire la même chose pour les gens. Je maximise tout dans ces moments là car je me dis que c’est là qu’il y a peut-être des rêves qui vont se déclencher ou des décisions qui vont être prises.

Un moment de louange qui t’a marqué particulièrement ? Pourquoi ?

Ze rencontre en 2014, on faisait la louange avec Impact, c’était une soirée no limite, donc une soirée sans limite de temps. A un moment donné c’était vraiment fort, autant nous on donnait tout, mais les jeunes chantaient fort et on sentait la présence de Dieu. Je me souviens qu’à un moment moi même je me suis mise à genoux puis quelques secondes après j’entends qu’il y a de moins en moins de musique sur le stage et je me retourne à un moment donné, et je me rends compte que tout le groupe était à genoux en train de louer et que c’était juste les jeunes qui continuaient de chanter, les bras dans les airs, en train de louer. C’était juste des voix, des louanges qui s’élevaient dans le ciel, on avait l’impression qu’on avait un ciel ouvert au-dessus de nous, ça m’a marquée à vie !

Sandra kouame 1 Impact ellecroit.com

Une chanson du dernier album qui aurait une signification particulière pour toi ?

Il y a une des chansons que je chante qui s’appelle Christ est ma vie, elle me touche particulièrement car c’est l’un de mes passages préférés dans la Bible, quand il dit « Non rien ne me séparera de l’amour de Dieu, ni la mort, ni la vie, ni les persécutions, ni les dominations.. ». C’est un peu mon crédo dans tout ce que je fais, dans ma vie en général, dans les décisions que je prends même dans les décisions les plus difficiles : rien ne serait capable de me séparer de l’amour de Dieu. C’est quelque chose que je déclare chaque matin car il y a toujours quelque chose qui nous fait douter, des choses qui viennent nous briser le moral. Dans tout ça il n’y a rien qui peut nous séparer de l’amour de Dieu, tout a déjà été accompli à la croix.

Dans le chant je dis que « Christ est ma vie la mort m’est un gain » et avec toutes les situations qu’on a eues dernièrement au Québec dans notre église, il y a eu différents décès, c’est comme un réconfort de se dire que oui Christ est ma vie mais le jour où je mourrai, où je ne serai plus de ce monde là, ce sera un gain, pas une fin. Ce sera le début de ma nouvelle vie auprès de Jésus, en face à face avec Christ. Cette chanson là c’est un réconfort dans différentes sphères de ma vie.

A quand le prochain album ? Une tournée en France ?

On en discute, on parle de la direction que cela pourrait avoir mais pour l’instant ce ne sera pas pour tout de suite. Là on est en train de planifier une tournée pour 2016, on doit encore faire vivre Scriptura !

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Des conseils pour quelqu’un qui comme toi se sent appelé à ce ministère ?

Il n’y a aucun rêve qui est trop grand, irréalisable. Moi mes rêves ont été déjà largement surpassés, bien au delà. Mais les rêves demandent des actions et des sacrifices. Si on a un rêve, un projet, quelque chose qui brûle sur son coeur, déjà la première chose est de prier là dessus, de demander à Dieu des confirmations, par sa Parole ou directement, pour savoir si c’est la bonne chose. Ensuite de demander conseil à ses leaders, si oui ou non ils pensent qu’on est fait pour ça, qu’on serait un bon élément pour ça. Ensuite avoir le talent qui va avec : quelqu’un qui n’est pas reconnu pour être un chanteur, c’est sûr que le rêve de pouvoir faire un album c’est déjà plus compliqué.

Toujours chercher Dieu en premier, demander conseil à ses leaders, son entourage. Avoir une conviction personnelle de son talent et ensuite se mettre en action. Car souvent on croit que parce que c’est un rêve qu’on a et que c’est approuvé de Dieu, ça va venir tout seul à nous. Mais en fait Dieu nous demande de faire le premier pas, d’écrire la vision, d’écrire le rêve qu’on a, puis de prier là dessus : Seigneur donne moi les bons outils, ouvre les portes, donne moi du discernement de savoir ce qui oui ou non me rapprochera de ce rêve là. Puis ensuite se mettre à l’action, ne pas avoir peur de faire sacrifice. Moi j’avais un rêve dans mon coeur, je me suis mise à l’action, je me suis inscrite dans une école biblique, ça a été un sacrifice, j’ai tout quitté et je suis partie toute seule dans un pays inconnu et Dieu a béni. Cela a été le premier sacrifice mais avec ça sont venus plein d’autres sacrifices que j’ai du faire pour pouvoir faire partie du groupe Impact, pour être à la louange. Oui il y a le rêve mais aussi les actions et les sacrifices, et puis Dieu il s’occupe de tout le reste.

Un conseil ou un message à adresser aux femmes chrétiennes d’aujourd’hui ?

De ne pas se donner d’excuses parce qu’on est des femmes, on a aussi quelque chose à apporter dans ce monde. On a une place à prendre, une sensibilité particulière que les hommes n’ont pas et on doit nous aussi se lever et apporter notre pierre à l’édifice. Apporter nos talents, nos 5 pains et nos 2 poissons, et laisser Dieu multiplier tout cela. Elles doivent les utiliser dans leur entourage, dans leur église, dans leur génération, partout autour d’elles. Et petite blague à part, à l’unanimité les garçons pourraient dire que s’il n’y avait pas ma présence féminine dans le groupe Impact, le groupe serait complètement différent ! On a quelque chose à apporter, il ne faut pas s’en priver, parce que c’est priver les gens, le monde de ce que Dieu nous a donné. Dieu a utilisé des femmes partout dans la Bible parce qu’elles avaient quelque chose de spécial !

Merci à Sandra pour le partage de son expérience, on lui souhaite de continuer de mettre Dieu en premier dans sa vie et son ministère. Je vous laisse avec une vidéo de leur dernier album Mon secours est en toi. C’est dommage que Christ est ma vie, le chant dont Sandra parle dans l’interview ne soit pas dispo en vidéo. Mais si vous l’avez entendu en concert, c’est un chant magnifique !