novembre 18, 2020

Blandine et Christophe, ils ont choisi l’instruction en famille !

Ludivine Rencontre école, éducation, parentalité 5 Commentaires

Il y a plusieurs façons d’instruire ses enfants ! Il y a les écoles publiques ou privées, chrétiennes, Montessori etc. Blandine et son mari ont choisi pour leurs filles l’instruction en famille. Dans cette interview ils nous disent pourquoi, comment et ce que cela leur apporte ! Bonne lecture 🙂 

Peux-tu te présenter ainsi que ta famille ? 

Nous, Christophe et Blandine, avons la joie d’être les parents de 3 filles ! Ilona a 7 ans et demi, Juliette a 6 ans, et Lea a 3 ans et demi.

Comment en êtes vous venus à choisir l’école à la maison pour vos filles ? 

Ce n’est pas quelque chose que nous avions prévu de longue date. Ce choix s’est fait très naturellement : lorsqu’Ilona a eu 3 ans, ça a été comme une évidence pour nous 2 de ne pas l’inscrire à l’école et de simplement poursuivre notre quotidien dans lequel elle évoluait et apprenait plein de choses diverses et variées.

Par contre, Christophe avait en tête qu’elle entrerait à l’école pour le CP. Un an avant cette rentrée, je me suis rendue compte qu’Ilona maîtrisait déjà plusieurs des choses au programme de CP. Je ne voyais pas comment un an après elle pourrait intégrer un CP sans s’y ennuyer. Et en même temps je désirais vivement qu’elle puisse continuer d’évoluer à son rythme à elle. Christophe étant fermement sur sa position, j’ai décidé de prier et de remettre tout cela à Dieu.

Nous avons trouvé un compromis qui d’une part, rassurait Christophe sur le fait qu’Ilona ait un « cadre » pour ses activités scolaires, et qui permettait à notre fille d’avancer à son rythme : nous avons opté pour des cours par correspondance (il n’y a pas que le CNED, il en existe beaucoup d’autres, par exemple les Cours Kerr Lann, Cours Griffon, Cours Saint-Anne… nous avons choisi les Cours Pi qui permettent à l’enfant d’avancer à sa vitesse dans les différentes matières ; il n’est pas obligé d’avoir le même niveau en maths et en français par exemple).

Ilona a donc commencé les Cours Par Correspondance à 5 ans et demi, rejointe un an plus tard par Juliette qui réclamait vivement des devoirs !

Comment ça se passe ? Est ce difficile de suivre un programme ? D’être enseignant et à la fois parent ?

Cela se passe très bien !! Les filles font leur travail scolaire en fin de matinée chaque jour. Et le reste de la journée est consacré à diverses activités qui sont autant de moyens d’apprendre !

Par exemple, pour faire un gâteau : l’enfant développe des compétences en français pour lire la recette ; compétences en mathématiques (chez nous on double souvent les quantités 😉 ) ; compétences en chimie ; travail de groupe aussi (il faut se mettre d’accord sur la recette à faire et sur qui fait quoi) …

Les filles aiment énormément lire chez nous, les romans historiques sont l’occasion de découvrir l’histoire… Nous aimons les jeux de société, une façon ludique de travailler l’esprit logique, les maths, le travail d’équipe aussi parfois…

Nous avons la chance d’habiter à la campagne, d’avoir des animaux (poules, chien), et un grand potager. Là aussi, le quotidien permet d’acquérir des connaissances en biologie par exemple (naissance de petits poussins, observation de la nature, des graines semées qui germent, poussent et donnent des légumes…), le sens des responsabilités…

Les jeux et les expériences dehors, quelle que soit la météo… Nous faisons aussi pas mal d’activités manuelles ensembles, que ce soit à la maison (bricolage, couture, tricot…) ou dehors (travaux du bois, avec des outils…)

En tant que parents comment le vivez vous ? 

Être parent et enseignant à la fois ? C’est un réel bonheur de partager le quotidien de nos enfants, de les voir grandir, acquérir de l’autonomie, se passionner pour ce qu’elles aiment ! Et nous grandissons avec elles, elles ont tant de choses à nous faire apprendre sur nous-mêmes !!

C’est un choix que ni Christophe ni moi ne regrettons.

Et tes filles comment le vivent-elles ?

Réponse d’Ilona : «  c’est très cool ! J’aime les maths et découvrir notre monde !» De Juliette : «  C’est bien, j’aime beaucoup !! De Léa : « je veux apprendre à lire moi aussi ! »

Quelles sont les choses positives que cela apporte ? 

Nous ne pressons pas nos filles, nous ne sommes pas par exemple tenus de respecter un horaire tous les matins. Elles ont donc le temps de se réveiller, de prendre leur petit déjeuner, de prendre le temps nécessaire pour s’habiller (Ilona a su s’habiller seule très tôt, faire ses lacets a 4 ans…)

Elles ont le temps d’apprendre à faire les choses, à réfléchir et à trouver des réponses à leurs questions… Nous prenons le temps de les écouter, de comprendre les diverses émotions qu’elles vivent et de les aider à comprendre elles-mêmes…

Pas d’esprit de compétition (sauf lors des concours sportifs ou jeux de société), nous préférons favoriser le travail ensemble, la collaboration, l’entre-aide.

Contrairement aux idées reçus au sujet de l’IEF (Instruction En Famille), nos filles ne sont pas isolées socialement. Elles pratiquent des activités à l’extérieur (musique, sport avec participation à des concours régionaux) (elles savent donc aussi se soumettre à des contraintes horaires !).

Elles ont des copains – copines,  plus âgés ou plus jeunes qu’elles, qui sont scolarisés ou non, dans notre région et ailleurs ; issus de milieux variés, autant de contacts enrichissants pour chacun !

Nous partageons avec elles notre foi et notre relation avec Dieu à chaque instant du quotidien, dans les moments de joie, de reconnaissance, de tristesse aussi…

Quels sont vos défis ?

Ces 8 dernières années, j’ai eu beaucoup de mal à prendre du temps pour lire la Bible et passer du temps dans la prière. Parce que je n’ai pas beaucoup de temps toute seule.

Mais je m’y suis astreinte en lisant la Bible avec ma meilleure amie, puis j’ai décidé de prendre le temps le midi 2 fois par semaine pour prier, en laissant mes filles gérer seules leur repas, ce qu’elles font plutôt bien (je précise que je leur prépare le repas auparavant biensûr !).

Des conseils pour les familles qui voudraient se lancer ?

Cela se réfléchit en famille. C’est un mode de vie. Si vous êtes prêts à ne vivre qu’avec un seul salaire, si vous aimez les moments partagés en famille… alors foncez !! Aujourd’hui, l’IEF est un droit !

Pensez à déclarer chaque enfant auprès du maire de votre commune de résidence, ainsi qu’à l’inspection de votre académie. Et à informer l’école de la déscolarisation, le cas échéant. Il existe plusieurs associations pour vous accompagner (UNIE, LEDA, LAIA, par exemple).

Souvent les parents n’osent pas car ne se sentent pas à la hauteur. Il y a plein de ressources sur internet pour vous aider !

Les CPC sont un réel soutien, mais ils ont un coût certain aussi. On peut s’en passer ! L’école à la maison se décline d’autant de manières différentes qu’il y a de familles différentes ! Une famille proche de chez nous fait du unscholing.

As-tu des ressources  à partager avec nous ?

Il y a des groupes d’IEF par région ou département. Si vous envisagez de vous lancer, n’hésitez pas à chercher sur facebook par exemple, un groupe dans votre coin ! Ces groupes organisent des rencontres régulières, des activités, etc…

Que penses tu de l’annonce du gouvernement qui souhaiterait que l’enseignement ne se fasse qu’à « l’école » ?

Pour cette question, je souhaite laisser la parole à Maxime Georgel : Défendre l’école à la maison une necessité pour le citoyen chrétien ? 

As-tu quelque chose à rajouter ?

J’ajouterais que nous sommes contrôlés et devons rendre des comptes de ce que nos enfants apprennent. Le maire de la commune de résidence vient nous rencontrer tous les 2 ans. L’inspecteur d’académie vient une fois par an évaluer le niveau de l’enfant. S’il le juge insuffisant, il peut prévoir un second RDV. Les parents peuvent avoir injonction d’inscrire l’enfant à l‘école lorsque cela est jugé nécessaire.

Une anecdote à partager pour finir ?

Pas d’école, c’est aussi pas de vacances scolaires en même temps que tout le monde ! Les filles ont pu découvrir les joies du ski cet hiver ! Ce que nous n’aurions sans doute pas pu faire en période de vacances scolaires du fait des coûts bien plus élevés et des foules sur les pistes à ces périodes là… Un voyage en Corse l’année d’avant en hors saison, un voyage en Crête….

Rester dormir en semaine chez les copines… La belle vie quoi 😀

Merci à Blandine et à sa famille d’avoir partagé leur expérience avec nous. On leur souhaite encore de belles années d’instruction en famille ! 

Et vous ? Qu’avez vous choisi pour l’instruction de vos enfants ? Ou peut-être que vous hésitez encore ? 

*