Représentante de la compassion de Dieu

enfant parent compassion éducation ellecroit.comLa compassion est une qualité que nous devons avoir comme notre Père qui est compatissant. Une qualité pour toutes nos relations. D’ailleurs l’accent est mis dans cet article sur la relation parent-enfant mais j’ai réalisé ces derniers temps à quel point toutes mes relations ont besoin de compassion, de patience. Il y a des personnes avec qui nous sommes moins patients, c’est la dure réalité…

L’auteur de ce texte (Paul Tripp) explique ce qu’est une relation remplie de compassion, notamment la relation parent-enfant. Puis il raconte une scène où justement il n’a pas du tout agi avec compassion avec son fils et  comment Dieu s’est servi de cela pour changer sa parentalité et la remplir de plus de compassion et de patience. Bonne lecture !

 » Rappelez-vous à quel point vous avez besoin des compassions divines chaque jour, rappelez-vous à quel point vous aviez besoin de la compassion de vos parents dans votre enfance, et laissez la compréhension grandir dans votre cœur. Exercer la miséricorde ne signifie pas devenir mou ! Faire grâce ne signifie pas réduire vos exigences. Avoir de la compassion ne signifie pas que vous considérez les mauvaises actions de vos enfants comme sans importance. Ce n’est pas renoncer à la discipline et aux corrections. Ce n’est pas cesser d’enseigner à vos enfants la loi de Dieu. Faire preuve de miséricorde, ce n’est pas laisser les enfants décider dans les domaines où ils n’ont pas la maturité nécessaire pour décider, ni laisser les enfants contrôler ce qu’ils ne sont pas encore en mesure de contrôler. Avoir de la compassion ne consiste pas à dire toujours oui et jamais non.

Éduquer avec grâce, c’est éduquer avec un cœur tendre. C’est ne pas prendre les manquements des enfants pour des attaques personnelles à votre encontre, mais, au contraire, éprouver de la compassion face à leurs luttes. Éduquer avec grâce, c’est bénir vos enfants de votre patience. C’est toujours chercher à les encourager, et pas seulement les réprimander. C’est exercer une discipline charitable et une correction bienveillante. Être miséricordieux, c’est associer fermeté, inflexibilité et amour.

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C’est aussi refuser de céder à votre irritation et à votre colère. Si votre parentalité est empreinte de compassion, vous ne condamnez pas vos enfants avec des propos cassants, vous ne comparez pas votre propre justice au péché de vos enfants, vous ne leur faites pas sentir que leur problème est de ne pas vous ressembler. Être miséricordieux, c’est vous interdire de tomber dans l’amertume et la froideur, c’est être toujours prêt à pardonner, c’est ne jamais faire payer aujourd’hui à vos enfants leurs péchés d’hier. Faire grâce, c’est aller avec amour à la rencontre de vos enfants même dans les moments où ils ne méritent pas votre amour. C’est faire et refaire les mêmes choses sans reprocher à vos enfants le fait que vous deviez constamment vous répéter. Par compassion, vous refusez d’utiliser la honte et la menace pour motiver vos enfants. Voici ce à quoi ressemble un parentalité empreinte de compassion : toute action, toute réaction, toute réponse à vos enfants est tempérée et façonnée par la tendresse, la compréhension, la compassion et l’amour. L’éducation parentale est une mission à long terme au cours de laquelle la miséricorde est accordée, jour après jour, humblement, joyeusement et de bon cœur.

La compassion appelle la compassion

Je ne sais pas pour vous, mais pour moi la compassion n’est pas du tout naturelle. Mon penchant naturel est la dureté. Cela m’est naturel d’être exigeant et impatient. Il m’est naturel de m’irriter quand je dois me répéter. Il m’est naturel d’être plus irrité par les fautes des autres que par mes propres fautes. Il m’est naturel de vouloir que la vie se déroule de façon aisée et prévisible, et de m’irriter lorsque quelqu’un contrecarre mes projets. Il m’est naturel d’être plus à l’aise en compagnie de gens qui partagent mes idées qu’avec ceux qui les contestent. Je ne suis pas toujours compatissant et je n’ai pas toujours un cœur tendre. Je ne réagis pas toujours avec amour et mes propos ne sont pas toujours empreints de grâce. Je confesse que j’ai des moments où je suis un piètre représentant de la miséricorde divine. Et je suis certain de ne pas être seul à lutter de la sorte. Ces dernières semaines, quelle image avez-vous donné de la grâce de Dieu par votre manière d’être avec vos enfants ?

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J’ai donc besoin d’aide, et je devine que vous aussi. Je n’ai pas besoin d’être délivré du péché, des faiblesses et des lacunes de mes enfants. J’ai été appelé à ma responsabilité de parent à cause de leurs péchés, à cause de leurs faiblesses et de leurs lacunes. Chaque moment de folie et d’échec dans la vie de nos enfants devrait nous rappeler pourquoi le Père céleste a accordé des parents aux enfants. Mon combat, ce n’est pas eux : mon combat est en moi. Si j’ai tant de mal à donner gracieusement ce qui m’a été gracieusement offert, c’est que j’ai encore besoin d’être secouru de moi-même. Et je suis sûr de ne pas être le seul dans ce cas.

Puisqu’il ne nous est pas naturel de répondre par la miséricorde à la folie, à l’immaturité et à la rébellion, notre seul espoir de parents est que Dieu jette sur nos échecs de parents un regard de miséricorde et non de condamnation. Sa miséricorde à notre égard est notre seul espoir d’avoir ce qu’il nous faut pour réagir avec miséricorde envers nos enfants. Si nous prenons le temps de réfléchir journellement aux nombreuses grâces dont nous sommes constamment bénéficiaires, alors notre propre besoin et notre reconnaissance adoucissent notre cœur et nous rendent plus aptes à donner à nos enfants ce que nous recevons de notre Père céleste. Si vous oubliez qui vous êtes et ce dont vous avez besoin, il est plus facile de glisser vers une parentalité sans miséricorde. Songez combien le projet de Dieu est extraordinaire ! Il se sert des besoins de nos enfants pour mettre en lumière nos propres besoins de parents, afin que toutes nos interactions avec eux soient empreintes d’empathie et compréhension. Dieu agit en vous par l’intermédiaire de vos enfants afin de pouvoir se servir de vous en faveur de vos enfants.

Je me souviens très bien de cette nuit-là… Toute la journée mon fils avait été particulièrement obstiné. J’avais le sentiment qu’il faisait tout pour me compliquer la tâche. Il discutait, s’opposait à mes décisions et niait ensuite avoir discuté et s’être opposé à moi. Il a interrompu, encore et encore, ma journée bien planifiée. C’était l’une de ces journées où l’éducation parentale ressemblait à un exercice de douze heures de pure perte. Plus le temps passait et plus je me sentais irrité et aigri, mais je n’en avais même pas conscience. Bien entendu, mon fils trouva aussi le moyen de se quereller à table avec l’un de ses frères, et il transforma le souper en pagaille. J’avais hâte qu’il aille se coucher pour profiter du peu qu’il restait de la journée.

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A l’instant où je commençais à me plonger dans ce que j’avais vainement essayé de faire toute la journée, j’entendis la voix de mon fils à l’étage. Il ne dormait pas. Il se disputait avec son frère pour une broutille. Je bondis de ma chaise et montai les marches de l’escalier quatre à quatre, beaucoup plus en colère que je le pensais à cause des frustrations accumulées tout au long de la journée. J’entrai dans sa chambre et, sans même allumer la lumière je lui ai dit ce que je pensais de lui. En colère, je lui ai fait savoir qu’il avait pourri ma journée et que je n’accepterais pas, qu’en plus, il me pourrisse ma soirée. Ma voix était forte, accusatrice et ciblée sur sa personne. Je lui ai rappelé tout ce que je faisais constamment pour lui et combien peu il faisait pour moi en retour. Allongé dans son lit, il pleurait pendant que je lui parlais. Je lui ai dit qu’il avait intérêt à dormir rapidement, sinon… Je suis sorti furieux de sa chambre sombre.

En descendant l’escalier, j’essayais de justifier ma colère, mais j’avais du mal. J’essayais de me convaincre qu’il avait mérité cette leçon, mais je n’arrivais pas à valider mon raisonnement. J’essayais de me dire que parfois une bonne remontrance fait du bien à un enfant, mais je n’étais pas convaincu. Et je n’étais pas convaincu parce que Dieu s’était immédiatement servi de cet horrible moment de parentalité pour mettre en lumière ce qu’il y avait dans mon cœur. Je faisais l’expérience de la bénédiction douloureuse de la conviction de l’Esprit de Dieu. J’essayais de retourner à mon travail, mais il m’était impossible de me concentrer à cause du sentiment de culpabilité qui m’habitait. Impossible de faire quoi que ce soit. Je me suis arrêté, et immédiatement, un sentiment d’échec m’a envahi.

Je n’arrivais pas à croire qu’une fois de plus, je m’étais emporté, et cette fois-ci d’une manière particulièrement agressive. Je ne parvenais pas à croire que je m’étais laissé dominer par ce qui ne devrait jamais me dominer. Je me sentais misérable et incompétent. Mais alors que je ressentais tout cela en moi, Dieu était en train de se servir d’une chose très négative pour la transformer en une chose très positive. C’est cela l’œuvre de la miséricorde. C’est le message de la croix. La croix de Jésus-Christ était à la fois la pire chose qui ait pu se produire (le meutre du messie) et la plus belle chose qui s’est jamais produite (la dette est réglée, les péchés sont pardonnés).

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Dieu m’a laissé éprouver la honte, la culpabilité et la souffrance pour mon accès de colère, non comme une condamnation de sa part, mais comme un don de miséricorde. Je peux dire désormais que je suis reconnaissant pour cette horrible soirée, non parce que j’avais hurlé après mon fils, mais parce que Dieu s’est servi de cette occasion pour mettre mon cœur à nu. Ce soir-là, j’ai découvert mon besoin de père plus clairement que jamais. Ce soir-là, je me suis trouvé en face de mon irritabilité. Et ce soir-là, j’ai appelé Dieu au secours en toute humilité comme jamais auparavant. Par la grâce de Dieu, cette soirée a été un tournant dans ma vie. Je n’ai pas changé instantanément, mais j’ai pris conscience de ma faiblesse et me suis mis à crier plus régulièrement à Dieu pour obtenir son secours. Ce soir-là, Dieu a agi en moi par l’intermédiaire de mon fils, pour qu’il puisse agir sur mon fils par mon intermédiaire.

Je vous propose d’arrêter votre lecture un instant pour confesser à Dieu votre besoin régulier de sa miséricorde en tant que parent. Pour vous réjouir sachant que cette miséricorde vous est acquise puisque vous êtes son enfant. Et pour réfléchir comment vous pourriez rendre visible cette miséricorde invisible de Dieu. »

Texte extrait du livre Être parents de Paul David Tripp (pages 253-258). (J’en ai parlé il y a quelques articles par ici)

J’espère que le partage de ce texte vous a béni ! Le relire m’aide à maintenir mes efforts pour faire preuve de plus de compassion dans toutes mes relations avec l’aide indispensable de Dieu.

Et vous ? Réussissez-vous à faire preuve de compassion dans vos relations ?