février 7, 2022

Une femme audacieuse

Ludivine Croissance 6 Commentaires

Je vous partage les réflexions d’une femme du 1er siècle qui a eu l’audace de désirer plus 

La to do liste

Compter à la fin de la journée le nombre de tâches réalisées, cocher les choses faites de sa To Do liste, quelle satisfaction ! Voir ses projets avancés ou ses tâches accomplies procurent un sentiment de satisfaction en nous, que cette To do liste soit physique ou juste dans notre tête ! Nous puisons notre satisfaction souvent dans les choses que nous accomplissons. C’est aussi la définition d’une journée productive, d’une bonne journée. Nous aimons « faire » tout un tas de choses, l’être humain a besoin d’être actif.

Marthe avait un invité exceptionnel, Jésus et elle voulait faire tout ce qu’il faut faire quand on a un invité.  ( Vous connaissez sans doute la scène de Marthe et Marie, les deux sœurs. Marthe s’affairant à la cuisine en se plaignant de sa sœur qui ne l’aidait pas et Marie assise au pied du maître pour écouter sa Parole.Vous pouvez retrouver l’histoire en entier dans Luc 10.38-42 ) 

La bienséance veut qu’on serve à boire, qu’on prépare un bon repas. De plus, en tant que femme du 1er siècle c’est ce qu’on attend en partie de Marthe et Marie, l’hospitalité. Alors quelle audace pour Marie de s’assoir aux pieds de Jésus en ayant soif d’une autre nourriture, une nourriture spirituelle. Le reste attendra.

La bienséance attendra. La perfectionniste en elle attendra.  De nos jours on pourrait dire la femme occupée, celle qui travaille, qui a des enfants, un mari, qui gère mille et une chose, attendra. Elle a eu l’audace de vouloir écouter le maître.  

Pour moi Marie était audacieuse. Elle ne voulait pas seulement exceller là où la société l’attendait : bien tenir sa maison, faire preuve d’hospitalité, bien élever ses enfants. Elle voulait aussi se nourrir de ce qu’il y a de plus excellent, la Parole de Jésus. Elle voulait grandir spirituellement et pas seulement se réaliser en tant que femme dans toutes les autres choses. Et Jésus l’encouragera en disant qu’elle a choisie la meilleure part et qu’elle ne lui sera pas ôtée. 

La meilleure part.

Le côté catégorique de Jésus dans les évangiles me gêne parfois, en fait il me dérange car il pointe le doigt où je n’ai pas envie ! Il y a tellement de choses que je juge importantes, même très importantes. Je met en concurrence dans mon emploi du temps ces temps d’étude et de méditations avec tout un tas d’autres activités.  Mais cette parole de Jésus résonne dans le coeur de la Marthe en moi : une seule chose est nécessaire,  Marie a choisi la meilleure part. Nous sommes bien souvent comme Marie ou comme Marthe suivant les jours, les périodes de la vie. La naissance d’un enfant, de nouvelles responsabilités au travail, un semestre plus difficile à la fac ou tout autre changement dans notre vie, peut nous faire passer de Marie à Marthe, de Marthe à Marie…  Longtemps je me suis demandée si j’étais plus une Marie ou plus une Marthe, mais au fond on est toutes un peu des deux ! 

Une audace contagieuse : Marie est inspirante. 

Votre To do liste est complétée ? Vous avancez dans vos projets ? Ou peut être est-ce le contraire, vous ne vous en sortez pas et comme Marthe vous avez besoin d’aide ? Qu’importe ayez l’audace de désirer plus qu’un travail bien fait, désirez grandir vraiment dans la Parole de notre Seigneur.

Ayez soif pour méditer la Parole, soif pour une étude biblique seule, à l’église en groupe, avec 2 amies de façon non formelle, etc. Il y a maintenant des possibilités pour prendre même des cours théologiques en lignes pour celles qui ne peuvent pas consacrer un an ou plus à un institut biblique. Ayons l’audace de désirer plus, de grandir vraiment dans sa Parole. 

Marie avait l’air passive assise aux pieds de Jésus et Marthe active en train de cuisiner. Mais Marie n’est pas si passive que cela, elle a choisi la bonne part, elle a eu l’audace de prendre du temps pour s’assoir et écouter le maître.

J’aime ce passage parce que les protagonistes sont des femmes. Ce n’est pas un enseignement pour les femmes seulement, tout le monde est concerné. D’ailleurs on pourrait imaginer la même histoire avec Pierre s’occupant de griller des poissons pendant que Jean, tranquillement assis sur la berge, écoute Jésus.

Je trouve intéressant que Jésus nous laisse cet enseignement au travers de deux femmes. Parce que les femmes ont plus tendance à penser que Dieu attend moins d’elles. En théorie non, mais en pratique elles ont l’impression d’avoir tellement de casquettes (boulot, étude, épouse, maman, amie etc.), qu’il est tentant de dire à Dieu qu’on est trop occupée avec les enfants qu’il nous a donnés, trop occupée à prendre soin de notre famille, de notre maison, sans parler du travail. Ou inconsciemment on peut penser que puisque l’homme est responsable spirituellement de sa famille, il doit être particulièrement au « pied du Seigneur », étudier la Parole . 

Mais Jésus nous donne cet enseignement avec ces deux femmes, alors aucune chance pour nous de ne pas nous sentir concernées. Elles n’avaient pas non plus de ministère à temps plein : avec l’exemple des disciples, on pourrait croire que c’est parce qu’ils ont une mission « spéciale », ils sont devenus apôtres tout de même, ils devaient donc particulièrement prendre du temps dans la Parole. De nos jours on pourrait dire que pour le pasteur c’est normal de prendre du temps pour cela.

Nous avons deux femmes, qui n’ont pas l’air d’avoir de ministère « à temps plein » comme la plupart des chrétiens, elles ont des activités « normales » et doivent gérer leur maison.  Et puis pour tout un tas d’autres raisons les femmes ont moins d’ambitions quand à la Parole alors je suis encouragée par Marie qui a eu l’audace de vouloir par dessus tout écouter la Parole du maître. 

Marthe, Marthe, tu t’inquiètes et tu t’agites pour beaucoup de choses. Une seule chose est nécessaire. Marie a choisi la bonne part, qui ne lui sera point ôtée. Luc 10.41-42 

Marie a eu l’audace de prendre du temps pour s’assoir et écouter le maître. Nous pouvons aussi relever ce défi et chérir ce temps passer dans la Parole de notre maître.

En pratique : réfléchissez à comment dégager du temps pour avoir des moments d’étude et de méditation. Avez-vous pensé à lire de bons ouvrages théologique pour avoir de bons fondements ? Avez-vous envisagez de prendre des cours de théologie dispensés dans votre église ? Ou dans une école dédiée à cela ? On parle souvent de développement personnel mais comment pourriez vous être plus audacieuse dans votre « développement spirituel » ? Plus intentionnelle ? 

Et vous ? Que vous inspire cette histoire ? Plutôt Marthe ou Marie ? 

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